À Paris, la délégation française nous a fait rêver et termine avec un total de 64 médailles olympiques, dont seize en or. Un record.
Le triomphe des rugbymen français
Dans un stade de France chauffé à blanc, Antoine Dupont et ses coéquipiers ont vaincu les invincibles. Depuis l’introduction du rugby à sept aux Jeux Olympiques en 2016, les Fidji s’étaient toujours imposés. Doubles champions olympiques en titre, ils accédaient naturellement à la finale.
Face à eux, le collectif tricolore qu’a récemment intégré Antoine Dupont n’avait jamais été aussi fort. Vainqueurs de la série mondiale, quelques mois auparavant, les Bleus se présentaient comme un prétendant sérieux au titre. Encore fallait-il transformer l’essai, après une phase de poule difficile et deux matchs sous-tension, face à l’Argentine puis l’Afrique du Sud.
L’arbitre Jordan Way donnait le coup d’envoi de la finale. En moins de deux minutes, les Fidji prenaient les commandes et transformaient l’essai. La France répliquait en fin de première période. Sept partout à la mi-temps, tout restait à faire.
Portés par l’entrée en jeu d’Antoine Dupont, les rugbymen tricolores accéléraient dès le coup d’envoi de la seconde période, puis prenaient le large dans les dernières minutes grâce à deux essais d’Antoine Dupont, dans un Stade de France en ébullition. Score final : 28 – 7. Le rugby à sept français grimpe sur le toit de l’Olympe et apporte à la France sa première médaille d’or, dès le premier jour des Jeux. On ne pouvait rêver mieux.
La soirée en or de Léon Marchand
Même le grand Michael Phelps n’avait jamais osé le pari. Aux Jeux de Paris 2024, Léon Marchand se présentait avec l’objectif de doubler 200 m papillon et 200 m brasse. Soit nager deux finales la même soirée, avec moins de deux heures d’intervalles entre les deux.
Son marathon vers l’or débutait la veille. Sacré champion olympique du 400 mètres 4 nages deux jours plus tôt, Léon plongeait dans les bassins pour quatre courses en une journée. Les séries puis les demi-finales des deux épreuves qu’il lorgnait. Sans forcer, le prodige de Toulouse compostait ses billets pour les deux finales du lendemain.
Mercredi 31 juillet, 20h37. Léon Marchand entrait en piste pour la finale du 200 m papillon, ovationné par les 15 000 spectateurs de la Défense Arena. Poussé dans ses retranchements par le spécialiste de la discipline, le Hongrois Kristof Milák, Léon Marchand faisait la différence dans le dernier 50 mètres et touchait le mur en premier, s’offrant à la clé un nouveau record olympique. Et de une ! N’ayant à peine le temps de récupérer, il grimpait sur la boîte, recevait sa médaille d’or, chanta la Marseillaise puis retournait dans le bassin d’échauffement, préparer sa seconde finale de la soirée.
Bis repetita. Sur les coups de 22h30, Léon Marchand entrait sous la clameur du public et se positionnait sur son plot de départ, attendant les ordres du starter. En patron, il prenait les commandes du 200 m nage libre dès les premiers mètres. À croire que son effort en papillon lui avait servi de simple échauffement, Léon Marchand maintenait la cadence tout du long, pour s’imposer avec une seconde d’avance devant l’Australien Zac Stubblety-Cook. Nouveau record olympique, nouvelle médaille d’or et un nouveau podium qu’il pouvait, cette fois-ci, pleinement savourer.
Le triplé français en BMX Race
On les savait favoris, nos trois représentants tricolores n’ont pas déçu. Impérial en quarts de finale et grandiose en demi, Sylvain André, Joris Daudet et Romain Mahieu se qualifiaient tous les trois pour la grande finale de BMX Race. Une course d’une trentaine de secondes avec, en bout de piste, le Graal olympique pour le premier qui franchira la ligne d’arrivée.
Daudet, André et Mahieu placés à droite, les trois tricolores prenaient les commandes de la course dès les premiers mètres. Imperturbables, Joris Daudet et Sylvain André s’envolaient vers les médailles d’or et d’argent. Derrière, Romain Mahieu arrachait pour un petit dixième la troisième place au Suisse Cédric Butti, sous le regard de ses deux compères tricolores.
Un, deux et trois. Dix ans après le triplé en ski-cross aux Jeux de Sotchi, trois athlètes français s’invitaient à nouveau sur les trois marches d’un podium olympique. La foule exultait, l’exploit était immense.
Pauline Ferrand-Prévot termine le jeu en VTT
Il ne lui manquait plus qu’un titre olympique à son formidable palmarès. 26e à Londres, abandonnant à Rio et 10e à Tokyo, la cycliste aux quinze titres de championne du monde avait une histoire contrariée avec les Jeux, jusqu’à ce rendez-vous à la maison.
Sur le tracé dessiné sur la colline d’Élancourt dans les Yvelines, Pauline Ferrand-Prévot prenait le départ avec la pancarte de favorite dans le dos. Après un premier tour d’observation, la native de Reims plaçait une attaque dans l’une des côtes de la seconde boucle et s’envolait, déjà, vers l’or. Impériale et sans rivale, Pauline Ferrand-Prévot franchissait la ligne d’arrivée avec plus de trois minutes d’avance sur sa dauphine, l’Américaine Haley Batten. En larmes sur le podium, elle décrochait le dernier titre qui lui manquait à son palmarès en VTT, avant son retour sur route à compter de 2025.
Un doublé olympique pour Teddy Riner
Il l’avait annoncé, Teddy Riner se présentait à Paris pour ne décrocher rien d’autre que la médaille d’or. Mission accomplie.
En individuel, un ippon libérateur face au Coréen Kim Min-jong lui permettait de décrocher le titre olympique et clore une journée parfaite. Sacré à Londres et à Rio, Teddy Riner devenait le second judoka de l’histoire à remporter trois médailles d’or aux Jeux en individuel, après le Japonais Tadahiro Nomura, triple champion en 1996, 2000 et 2004.
Par équipe, la route vers l’or fut beaucoup plus tortueuse. La France, championne olympique en titre, retrouvait le Japon en finale pour un remake des derniers Jeux de Tokyo. Frustrés d’avoir été battus à domicile par la délégation tricolore, les judokas nippons avaient à cœur de prendre leur revanche. D’ailleurs, ils passèrent tout près de ravir à la France le titre que tout le public attendait. Au terme des quatre premiers combats de la finale, le Japon menait trois victoires à une. Ils n’étaient qu’à une victoire de l’or olympique.
Joan Benjamin-Gaba chez les messieurs, puis Clarisse Agbegnenou côté féminin permettaient à la France de recoller au score. Trois victoires de part et d’autre, un combat décisif allait avoir lieu. Un tirage au sort invitait Teddy Riner à remonter sur le ring pour affronter le Japonais Tatsuru Saito, qu’il venait de battre quelques instants plus tôt.
Le combat était indécis. La tension était maximale et les deux judokas se retrouvaient avec deux pénalités chacun. Après six minutes de lutte, Teddy Riner délivrait le collectif tricolore sur ippon. La France conservait son titre par équipe, Riner devenait le premier quintuple champion olympique français aux Jeux d’été.
Un doublé en cyclisme sur route
Devant des millions de téléspectateurs, au milieu d’une foule en transe et derrière l’imprenable Remco Evenepoel, les cyclistes tricolores ont réalisé une formidable course d’équipe.
Dernier homme capable de suivre le rythme effréné, dicté par Remco, Valentin Madouas a lâché prise dans les rues de la butte Montmartre. À 18 kilomètres de l’arrivée, il assistait, impuissant, à l’envol du cycliste Belge vers l’or olympique. Madouas était virtuellement médaillé d’argent, encore fallait-il résister au retour d’un groupe de coureurs, au sein duquel figurait Christophe Laporte.
Seul dans les rues de la capitale, le coureur de la Groupama-FDJ jetait ses dernières forces dans la bataille pour lutter face aux secondes qui s’égrenaient, et à ce groupe qui se rapprochait inexorablement. Valentin Madouas n’avait pas le temps de visiter. À bloc jusque dans la dernière ligne droite, il franchissait la ligne d’arrivée en deuxième position, le poing serré et la larme à l’œil.
Derrière lui, Christophe Laporte terminait le travail. Impérial au sprint, il terminait en tête du peloton de poursuivants, sans même savoir que cette position était synonyme de place sur le podium. Valentin Madouas lui apprenait cela une fois la ligne d’arrivée franchie, les deux hommes exultaient de joie. Soixante-huit ans après la seconde place d’Arnaud Geyre à Melbourne, deux nouveaux cyclistes français grimpaient sur le podium de la course en ligne des Jeux Olympiques.
Aurélien Quinion devient papa quelques heures avant le départ de sa course
Ce jeudi 1er août 2024, Aurélien Quinion n’est pas près de l’oublier. La nuit précédant sa première participation aux Jeux Olympiques sur le 20 km marche, le marcheur parisien était à l’hôpital d’Eaubonne, au soutien de sa femme pour assister à la naissance de son premier enfant. Une petite fille née vers 2 heures du matin.
Après avoir pu dormir une demi-heure à peine, il se préparait à l’hôpital, avant qu’un taxi envoyé par la Fédération Française d’Athlétisme l’emmenât sur la ligne de départ de son épreuve olympique. Porté par la naissance de sa fille et ces incroyables émotions, Aurélien Quinion terminait le 20 km marche avec un nouveau record personnel à la clé. Après 1h 19min et 56 s d’effort sous les encouragements du public, le marcheur tricolore prenait une très belle neuvième place.
Cassandre Beaugrand, la première triathlète française en or
Malgré une génération dorée, le triathlon n’avait jamais vraiment souri aux athlètes olympiques tricolores. Cette discipline, intégrée au programme à l’occasion des Jeux de Sydney en 2000, n’avait jusque-là rapporté qu’une médaille de bronze, obtenue il y a trois ans à Tokyo, sur le relais mixte.
Après un abandon sur crevaison à Tokyo et une immense déception, Cassandre Beaugrand est allée chercher, à Paris, le plus beau des métaux. Plus forte que son stress qui l’a fait vomir à quelques minutes du départ, transcendée par la foule, la triathlète licenciée à Monaco nageait à la perfection, roulait avec lucidité et entamait la partie course à pied au sein du groupe de tête, encore composé de neuf coureuses. Taylor Spiver et Georgia Taylor-Brown étaient les premières à lâcher, suivies de Lisa Terch et Laura Lindemann.
Alors qu’elles étaient encore quatre à pouvoir prétendre à l’or olympique, dont sa compatriote Emma Lombardi, Cassandre Beaugrand plaçait une accélération décisive à 1,5 km de l’arrivée. La tricolore s’échappait seule en tête et s’envolait en direction du pont Alexandre III. Au bout de l’effort, elle décrochait le plus beau titre de sa carrière à 27 ans, apportant à la France son premier titre olympique en triathlon.
Le back-to-back des volleyeurs tricolores
Les champions olympiques en titre se sont fait peurs, mais les champions olympiques en titre ont assumé leur statut. Bousculé et en grand danger face à l’Allemagne en quart-de-finale, les volleyeurs ont remonté un retard de deux sets pour composter leur billet pour le dernier carré. Désormais, plus rien n’allait les arrêter.
Impérial face à l’Italie, l’équipe de France de volley s’est nettement imposée face aux Polonais, en finale du tournoi olympique. Sans perdre le moindre set, Earvin Ngapeth et ses coéquipiers sont devenus la première équipe de l’histoire à conserver son titre olympique, depuis le doublé américain réalisé aux Jeux de Los Angeles et Séoul, en 1984 et 1988.
Benjamin Thomas, l’or après la chute
Le double champion du monde de l’omnium, discipline du cyclisme sur piste réunissant quatre épreuves que sont le scratch, la course tempo, l’élimination et de la course aux points, était un prétendant naturel au titre olympique.
Vainqueur du scratch et en tête au classement général, Benjamin Thomas ne terminait qu’en onzième place du scratch, avant de remonter sur le podium provisoire en se classant second de l’élimination, bien aidé par la disqualification d’un adversaire. Il restait une dernière épreuve à disputer : la course aux points.
Une course de 100 tours, soit 25 kilomètres, durant laquelle il faut remporter le plus de points possibles, soit en remportant des sprints organisés tous les dix tours, soit en prenant un tour au peloton principal. Benjamin Thomas maitrisait son sujet. Tout en maîtrise, le natif du Tarn glanait des points lors de quatre des six premiers sprints et gonflait son capital en prenant un tour au peloton, à deux reprises. Il figurait en tête du classement général et roulait vers l’or, avant le drame.
À 25 tours de l’arrivée, Benjamin Thomas était victime d’une chute. Plein de sang-froid, le pistard français se relevait sans un élan de panique, vérifiait son matériel, sa condition physique et repartait à temps pour réintégrer la course. Plus transcendé que jamais malgré les égratignures, il remportait l’avant-dernier sprint et se classait second du sprint final. Benjamin Thomas levait les bras avant même de franchir la ligne d’arrivée. Trois ans après sa cruelle quatrième place obtenue à Tokyo, il devenait champion olympique dans un vélodrome surchauffé et complètement acquis à sa cause.